Les actions en Tanzanie sont supervisĂ©es par Julieth Kivuyo, directrice de lâorphelinat. Voici son histoire :
“Je mâappelle Julieth. Jâai perdu mon pĂšre Ă lâĂąge de 4 ans. Peu de temps aprĂšs, jâai dĂ» quitter ma mĂšre, alors extrĂȘmement pauvre et, par consĂ©quent, incapable de sâoccuper de moi. Jâai grandi avec ma grand-mĂšre et ai travaillĂ© durant la majoritĂ© de mon adolescence. AprĂšs avoir fini lâĂ©cole primaire, je nâai pas pu aller au collĂšge. Je devais travailler pour ma grand-mĂšre et, de ce fait, vendre de lâalcool fait maison, tandis que mon oncle mâutilisait pour dealer de la marijuana. A cette pĂ©riode, on ne me nourrissait presque pas Ă la maison. Mes cousins me frappaient, au point oĂč je me suis enfuie chez une amie. AprĂšs quelques temps, ma grand-mĂšre mâa demandĂ© de revenir. Jâai acceptĂ© avec comme condition de ne pas avoir Ă vendre de lâalcool et de la marijuana. Nous avions donc un accord. Jâai alors commencĂ© Ă vendre des fruits. Je les achetais pas chers et ajoutais quelques schillings au prix de base. Cette petite affaire a bien marchĂ© car jâai pu Ă©conomiser de lâargent chaque annĂ©e. En 2004, jâai rencontrĂ© un professeur et son Ă©pouse. Ils ont dĂ©cidĂ© de financer mes Ă©tudes afin que je puisse exercer le mĂȘme mĂ©tier quâeux. Je serai toujours reconnaissante de ce quâils ont fait pour moi. AprĂšs avoir fini mes Ă©tudes en 2006, je savais exactement ce que jâallais faire. Jâai grandi avec rien. Je nâavais pas de parents, presque pas de quoi me nourrir ou mâhabiller. Je ne voulais pas que dâautres enfants connaissent le mĂȘme sort. Jâai alors dĂ©cidĂ© de crĂ©er un orphelinat et une Ă©cole. Jâai commencĂ© par louer deux chambres, trĂšs petites. Lâorphelinat a dĂ©butĂ© avec trois enfants. Quelques semaines plus tard, nous en avions sept. Nous vivions tous ensemble dans une seule chambre. Lâautre chambre servait de salle de classe. En 2007, jâai Ă©tĂ© mise en contact avec ART Tanzania, une organisation caritative locale. Deux volontaires venant dâAngleterre, Sal et Jen, mâont beaucoup aidĂ© durant les premiers mois. Ils ont trouvĂ© notre garçon Amidiwe dans la rue et me lâont emmenĂ©. Il habite ici depuis plus de sept ans maintenant. Barbara et Louis, deux autres volontaires, ont aussi aidĂ© Ă faire avancer les choses, dont le paiement du loyer des chambres pour une annĂ©e. Avec lâaide de ma grand-mĂšre, nous avons achetĂ© un terrain et avons construit ce quâon appelle aujourdâhui The Ebenezer Orphanage and Nursery. Barbara et son mari sont revenus pour le visiter. Je suis et serai toujours redevable pour toute l’aide que j’ai reçue de la part des volontaires au cours de ces annĂ©es. Nourritures, habits, chaussures, livres d’Ă©cole, chaises et beaucoup plus. Sans vous, nous n’aurions pas cet orphelinat et l’Ă©cole. Nous dĂ©pendons de votre aide et de votre savoir. Nous dĂ©pendons entiĂšrement des donations sans lesquelles nos enfants n’iraient pas Ă l’Ă©cole, ne pourraient pas acheter les livres requis ou simplement s’habiller et acheter des medicaments. Notre rĂȘve, d’ici quelques annĂ©es: dĂ©mĂ©nager l’orphelinat sur un terrain hors de la ville, oĂč les enfants pourraient avoir plus d’espace. Un environnement meilleur, oĂč grandir.”
– Julieth Saiguran Kivuyo